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 par Loïc    
 
 Avril 2003 - révisé en mars 2005 
 
 
 
  Depuis déjà 
pas mal de temps, des hypothèses très plausibles ont été émises. Mon propos se 
devant d'être bref (un exam bientôt !!) je vous invite à vous reporter aux 
pages qui causent déjà du sujet (par exemple notre première 
page !...) pour vous faire une idée générale du sujet.
  Rappelons 
cependant le scénario, déjà évoqué, entre autres, sur The Pop-pop Page. 
Le tube est plein d'eau, on chauffe, l'eau se vaporise, cette vapeur évacue 
l'eau restée liquide dans le bas du tube, consécutivement une dépression se 
forme (Comment ? Nous essayerons de l'envisager ...), de l'eau est 
ré-aspirée dans le tube et le cycle recommence... 
 
  Ca tient debout, mais pour 
être certain des choses, il faudrait, tiens, un serpentin transparent... Ben 
oui, mais... on n'est pas verrier... (Novembre 2005 : Il y a encore du chemin, mais voir ici pour des essais de fabrication d'un serpentin en verre). 
  Le temps passe, on fait autre 
chose... Et puis, un beau jour, la solution est là devant nous ! On n'ose y 
croire... On se dit qu'il va bien y avoir un problème, que l'entrée de l'eau 
froide va faire voler en éclats le magnifique serpentin en verre que l'on vient 
de découvrir... Mais il fait pile la bonne taille, le bon nombre de spires, 
bref, on en rêvait !
 
 
 Où l'on cause matos :  Cependant, il 
n'y a que le serpentin, manque encore du tube du même diamètre... pas facile à 
trouver mais une pipette cassée et un chalumeau feront l'affaire... Clic du 
piézoélectrique, réglage de la flamme... on y tourne le tube tout en tirant 
dessus... C'est pas super droit mais ça fera bien l'affaire... On les coude 
comme il faut et le tour est presque joué...
 
  Pour relier 
ces p'tits tubes au serpentin, on sort un morceau de durit silicone et le tour 
est joué. A vue de nez, comme les extrémités des tubes sont en contact sous la 
durit, cette dernière ne devrait pas jouer un éventuel rôle de pompe, d'autant 
plus qu'elle est très stable à la température. 
 
  D'un côté : un pot, de l'eau, 
un peu de colorant bleu antédiluvien, une plaque de Dépron, et le "pop-pop"... 
De l'autre : un caméscope sur pied et c'est parti... 
 
  Euh non, manque une 
chaudière... Un, puis deux bouchons en ferraille, deux coups de pince... un 
chouilla de coton imbibé d'alcool à brûler et on y va....
 
 
 Où l'on passe à l'action :  Moteur, ça 
tourne !... Et... Faut des allumettes... Schrrrkkk Pcchhhh, cette fois, ça 
chauffe ! 
 
  Pour des raisons de temps de chargement de la page, on va causer autour 
de photos extraites de la vidéo, mais, pour ceux que ça tente, vous pouvez télécharger 
les séquences complètes.
 
  
  
    |  |  |  |  |  
    | plein d'eau (t 0) | début de vaporisationet vidange (t 71s)
 | suite de vaporisationet vidange (t 74s)
 | fin de vaporisationet vidange (t 
77s)
 |  
 
  
  
    |  |  |  |  |  
    | c'est vide (jusqu'au niveaude l'eau du bocal) (t 
      82s)
 | ça se ré-emplit (t 118s) | ça oscille... (t 129s) | ça oscille... |  
  On peut voir 
sur la vidéo qu'une petite bulle bloque la sortie du tube le plus éloigné, nous 
avons pu constater, avec d'autres essais sans cet artefact, que cela ne change 
rien au fonctionnement. De plus, nous supposons, en l'attente d'essais 
ultérieurs, que c'est la légère différence (c'est de l'artisanat ...!) de 
diamètre entre les deux tubes des sorties qui est à l'origine de la petite 
aspiration d'eau (non colorée) qui se produit dans le tube le plus proche à t = 
54 s. 
 
  "L'oscillation" se poursuit jusqu'à ce que la chaudière soit éteinte. A 
ce moment, on observe un progressif ré-emplissage total. 
  L'amplitude est de l'ordre de 
7 à 10 mm, la fréquence semble élevée, de l'ordre de 10 Hz, je dirais. Il n'est pas facile de l'estimer via la vidéo du fait du temps d'obturation relativement lent, dû aux conditions de faible luminosité)
 
 
 Où l'on commence à cogiter :  Déjà, on 
constate que la vitre de protection installée devant la caméra ne sert à rien 
puisque le serpentin n'éclate pas lors des dilatations suite aux changements de 
température. 
 
  Ensuite, on se dit que la science c'est quand même beau ! 
 
  Enfin, 
on constate que l'hypothèse évoquée n'était pas la plus mauvaise. Avant d'aller 
plus loin, on répète la manip deux fois de plus... histoire de voir que "ça 
r'fait pareil"... 
 
  Il est donc manifeste que le serpentin ne se ré-emplit pas lui même, ce 
qui est de prime abord assez logique car il doit être à une température de 
l'ordre de 100°C... ce qui est confirmé par la vaporisation immédiate d'une 
goutte déposée sur l'extérieur du serpentin alors que la flamme vient d'être 
retirée. 
 
  Une fois l'oscillation commencée, on peut constater la formation de 
courants dans l'eau du bocal, mais s'est alors posée la question de savoir si 
cette seule oscillation était suffisante pour propulser un "bateau". 
 
 
  Trois coups de cutter plus tard...
 
Où l'on essaye de relier ce qu'on voit avec la théorie :  Cette 
description/interprétation est basée sur le serpentin en verre, objet de cette 
page. Il est évident que de petits écarts (de temps, de vitesses, etc) peuvent 
êtres supputés/observés selon le serpentin utilisé. Pour les moteurs à "chambre 
+ pipes" (avec membranes ou non), il ne semble pas y avoir de différence 
fondamentale de principe, mais leur géométrie est différente ... et donc, 
si vous considérez ce type de moteur, les mots ici utilisés sont parfois à 
"adapter". 
 
  Bref, allons y ... 
 1) 
Démarrage
 
 
  Tube plein, on chauffe, les premières micro bulles (très faibles en 
volume) correspondent aux gaz qui étaient dissous dans l'eau, les bulles 
suivantes à de la vapeur d'eau (eau gaz) ... la quantité d'eau vaporisée 
occupe plus de place en phase gaz que liquide, l'eau liquide restant dans les 
tubes est repoussée ... 
 
  Le tube, "partie aérienne", 
reste vide d'eau puis se ré-emplit. Comment interpréter cette observation ? 
 
  Le 
volume occupé par de la vapeur (eau gaz) est (ici) visuellement constant pendant 
une trentaine de secondes, à l'issue desquelles de l'eau est aspirée. Pour que 
l'eau soit aspirée, il faut forcément que la pression qui régnait dans le 
serpentin diminue par rapport à ce qu'elle était au début de la période où le 
volume reste constant. 
 
  J'ai récemment lu l'hypothèse 
d'une surchauffe de la vapeur à l'origine de la diminution de pression. Certes, 
si on chauffe de plus en plus la vapeur, sa pression peut diminuer ... mais 
uniquement si le volume occupé par celle-ci augmente (voir la "loi des gaz 
parfaits", PV=nRT). Or le volume occupé par la vapeur pendant qu'apparaît la 
diminution de pression est manifestement constant (même si des micro-gouttes 
d'eau liquide sont plus ou moins en suspension dans la phase gaz au début de la 
"période de 30 secondes", leur volume est totalement négligeable et leur 
disparition par vaporisation ne donne pas de volume supplémentaire). L'hypothèse 
de la "surchauffe de la vapeur" ne permet donc apparemment pas d'expliquer la 
diminution de pression à l'origine de l'aspiration de l'eau (mais je crois que 
Jean-Yves est finalement 
d'accord ... sans compter que c'est aussi moi qui avait probablement mal interprété certains écrits). 
 
  La seule explication que 
j'entrevois alors (mais que je ne prétends pas "découvrir" !...) est celle que 
j'envisage depuis déjà pas mal de temps, sans l'avoir jamais écrite. Elle 
découle de la question : que se passe t-il à l'interface liquide/gaz ? 
 
  Commençons par 
rappeler quelques notions de chimie-physique. Prenons un liquide (que l'on 
considérera comme pur, en ce sens qu'il ne contient qu'un type de molécules). En 
équilibre avec ce liquide, il existe une phase vapeur (= gaz = molécules "dispersées") composée par les 
mêmes molécules. Cela veut dire que des molécules du liquide, par exemple de 
l'eau, passent sous forme de gaz, pour rejoindre, dans le cas du verre d'eau, 
les autres gaz constituant l'air. En même temps, des molécules d'eau en phase 
gaz repassent dans le liquide. On a un "état d'équilibre", dynamique, lorsque 
autant de molécules passent dans un sens que dans l'autre. 
  Il est possible de déplacer 
cet équilibre, c'est-à-dire qu'il est possible que plus de molécules passent 
dans un sens que dans l'autre. A des conditions de pression et température 
correspondent un équilibre. Si on change les conditions, c'est alors que 
l'équilibre qui était établi se déplace, pour aller vers un nouvel état 
d'équilibre. 
 
  Revenons au pop-pop serpentin. 
 
  Le serpentin est rempli d'eau. 
On n'a alors qu'une seule phase. On chauffe le serpentin et l'eau qu'il 
contient. La température de l'eau augmente, jusqu'à arriver à la température de 
vaporisation. A ce moment, de l'eau qui était liquide commence à se vaporiser et 
forme une deuxième phase (vapeur = gaz). Tant qu'il reste, dans les spires (dans 
les spires, j'insiste), de l'eau liquide, la température n'augmente pas au-delà 
de la température de vaporisation, le changement d'état se fait à température 
constante.
 
  
  
    | |  Les billes bleues symbolisent les molécules d'eau (dans la vraie 
      vie, elle ne sont, pas aussi bien rangée dans le liquide que ne le laisse 
      penser le schéma, elles sont bien plus petites, etc, etc ...). Leur 
      nombre sous forme isolée figure la quantité de vapeur. 
  Les flèches jaunes 
      représentent la source de chaleur, les rouges le flux net (bilan) en 
      molécules au travers de l'interface liquide/gaz (largeur proportionnelle 
      au flux), les bleues le mouvement de l'eau liquide. 
  Le serpentin est 
      simplifié mais le processus reste le même ... et les extrémités sont 
      évidemment plongées dans l'eau ... 
  Il ne faut, de plus, pas 
      perdre de vue que les numéros servent uniquement de repères, pas de "découpage"... tous les processus se font en continu, il n'y a pas 
      d'état figé ... on est en perpétuelle évolution, en transitions 
      permanentes ...
 | 
 |   Cette 
deuxième phase (gaz), pour une même quantité de molécules considérée, occupe un 
plus grand volume que l'eau liquide qui lui a donné naissance, ce qui fait 
qu'elle repousse l'eau restée liquide dans les tubes. De plus, et c'est 
important, dès que la deuxième phase existe, il s'établit des échanges de 
molécules entre liquide et gaz. 
  Quand l'interface vient de se 
former, elle est située dans des conditions de température où "l'équilibre" est 
déplacé vers la formation de vapeur (on continue d'apporter de l'énergie). La 
vapeur ainsi formée continue de repousser l'eau dans les tubes. 
  Ce faisant, 
l'interface descend dans les tubes dont la température est de moins en moins 
élevée quand on s'éloigne des spires (la flamme chauffe nettement plus les 
spires que les tubes d'évacuation et le bas des tubes baigne dans de l'eau 
"froide"). Ainsi l'équilibre est de moins en moins déplacé vers la formation de 
vapeur au fur et à mesure que l'interface s'éloigne des spires ... pour 
finalement arriver à une situation où les conditions sont réunies pour que le 
déplacement s'inverse vers la re-condensation d'une partie de la vapeur (dès que 
l'interface sort de la zone où la température dépasse 100°C). Cela arrive 
vraisemblablement asses vite, les tubes étant touchables avec les 
doigts ...
 
  
  
  | |  Les flèches vertes symbolisent l'expansion de la vapeur 
      lorsque la température dépasse 100°C (localement en haut du système). Les 
      doubles flèches représentent des situations où un processus est à 
      l'équilibre. Pour le flux "rouge" = autant de molécules passent 
      l'interface dans un sens et dans l'autre. Pour les flèches vertes = 
      expansion de la vapeur stabilisée (arrêtée). Pour l'eau liquide = l'eau ne 
      bouge plus dans les tubes.
 | 
 |   Cependant, 
bien qu'il n'y ait plus de production de vapeur, l'interface continue de 
progresser vers la bas des tubes, en conséquence d'une certaine 
expansion, probable, de la vapeur contenue dans les spires et qui voit sa 
température (et donc son volume) augmenter (il n'y a plus d'eau liquide dans les 
spires), jusqu'à ce que chaque point du serpentin se stabilise ("rapidement") à 
une certaine température, suivant un équilibre entre chauffe par la flamme et 
déperditions dans l'air, ce qui correspondrait au moment où l'interface "ne 
bouge plus". 
  S'en suit alors transitoirement l'existence d'un équilibre "astable" 
(il y a évolution lente imperceptible qui donne l'impression d'une stabilité), 
c'est à dire qu'une partie de la vapeur continue de repasser lentement sous 
forme liquide à l'interface. La pression de la vapeur dans le tube diminue alors 
car la quantité de matière en phase vapeur diminue (voir l'équation des "gaz 
parfaits", PV=nRT, où c'est la diminution de la valeur de n qui entraîne une diminution de celles de P et, par conséquence, de V). Nous avons donc là une hypothèse qui me semble plausible 
pour expliquer l'apparition d'une diminution de pression dans le serpentin. 
 
  Cependant, tout n'est pas encore clair. En effet, on peut voir que 
l'eau est ré-aspirée franchement (ça remonte dans les tubes avec une vitesse 
"élevée" et de manière relativement importante (variabilité possible, 
évidemment)). Comment expliquer cela alors que la création de la dépression est 
vraisemblablement assez lente (les molécules en phase vap sont dispersées et la 
surface de l'interface est petite) et qu'en toute logique (subjective !) l'eau 
devrait être ré-aspirée au fur et à mesure que la dépression se crée, 
c'est-à-dire relativement plus lentement qu'observé ? 
  J'envisage pour ma part que 
l'eau ne soit ré-aspirée qu'une fois que la dépression atteint une certaine 
valeur, au-delà de laquelle la force de succion arrive à vaincre la force de 
gravité (et celles liées au "pouvoir mouillant" de l'eau ?) qui "retien(nen)t" 
l'eau vers le bas des tubes.
 
  
  
    | |  Les zig-zag jaunes traduisent les forces qui retiennent 
      quelque peu l'eau vers le bas des tubes. L'eau remonte dès qu'assez d'eau 
      gaz s'est re-condensée pour que la force de succion ainsi née soit 
      suffisante pour vaincre les résistances. Entre 5 et 6 la quantité de 
      matière (eau) en phase vap a diminué par recondensation à l'interface, 
      c'est de la que naît la dépression à l'origine de la ré-aspiration 
      (première) de l'eau (PV=nRT ....). 
  En 7, l'eau va arriver sur la 
      partie portée à plus de 100°C, d'où vaporisation brusque, etc ...
 | 
 |  Avant 
d'envisager la suite du cycle, on peut examiner deux ou trois bricoles ... 
Quand l'interface se stabilise en hauteur dans les tubes, on a P vap = P atmo (+ 
P colonne eau, mais elle est négligeable devant P atmo). On peut se demander à 
quel volume d'eau liquide vaporisée correspond la quantité de vapeur. Deux 
façons de procéder ... les deux reviennent exactement au même si on y 
réfléchit bien ! Vous prendrez celle qui vous plaît le plus ... 
 a) 
PV=nRT
 
 
  
  
    | avec   | P = 1 (P ballon = P atmo) on néglige P exercée colonne eau entre 
      surface et bout des tubesV = V max occupé par la vapeur (visuel) = 1,5 
      cm3 (soit 1,5.10-3 L) (cas du serpentin en verre)
 T = 100°C = 373K 
      (vraisemblablement un peu plus, mais bon ...)
 R = Constante des 
      gaz parfaits
 n = Quantité de matière en phase gazeuse, en 
  moles
 |   n= PV/RT= (1 
x 1,5.10-3) / (8,2.10-2 x 373) = 4,9.10-5 mol H2O 
  soit avec M = m/n = 
18g/mol, donne 8,8.10-4 g soit 0,88 mg ... 
 
 b) Où l'on utilise 
les volumes molaires :
 
 
 
  
  
    | 1 mole eau liquide à 25°C =18.10-3 L1 mole eau gaz à 100°C = 30,58 
      L
 |  |      Le rapport des volumes est 
  1700 |  
  Ce qui 
nous donne pour 1,5 mL de vap : 1,5/1700 = 8,8.10-4g soit 0,88 mg (la même chose 
disais-je ...) 
 
  N'oublions pas que le résultat 
est approximatif (T réelle >100°C), et qu'il indique plutôt un ordre de 
grandeur ... Mais cela donne une quantité vaporisée vraiment 
faible ... (environ 0,06 % du volume occupé ensuite par la vapeur). 
  On voit donc 
qu'il conviendrait de limiter la puissance de chauffe, ce qui est vérifié en 
pratique, sans quoi la quantité d'eau vaporisée est plus importante et de la 
vapeur s'échappe par les tubes, donnant des saccades de démarrage ... 
puisque nous en sommes restés au démarrage ... et que nous allons 
maintenant passer à la suite ... 
 
 2) 
Fonctionnement établi :
 
 
  De l'eau est donc ré 
aspirée ... elle arrive en haut des tubes sur une surface très chaude, elle 
se vaporise quasi instantanément, la pression de vapeur dans le serpentin 
augmente brusquement, l'eau des tubes est alors de nouveau repoussée et éjectée 
en bout des tubes ... 
  L'eau est ensuite très 
rapidement ré-aspirée, puis ré-ejectée, etc, etc, ... Ca y est ! Ca prend 
un rythme de croisière ...! 
  Dans cette phase où les choses 
sont en route, on peut se demander d'où vient la ré-aspiration de l'eau. 
Evidemment, comme lors de la première ré-aspiration, il est très probable qu'une 
partie de "l'excédant" de vapeur à l'origine de l'expulsion de l'eau se 
re-condense à l'interface, d'où diminution de pression, etc ... 
  Cependant, bien que 
le volume d'eau "flash vaporisée" à chaque cycle soit vraisemblablement encore plus faible que 
celui vaporisé lors de la première vidange (voir en dessous), il semble que la re-condensation à 
l'interface, qui reste un phénomène relativement lent, ne suffise pas totalement 
à expliquer, après la phase de démarrage, la création très rapide des 
dépressions qui font remonter l'eau plusieurs fois par seconde ... 
 
  En ce qui concerne cette rapidité de mouvement de l'eau,Jean-Yves R. propose une 
hypothèse intéressante basée sur l'énergie cinétique ... Il envisage que 
l'énergie cinétique qu'acquiert le "boudin" d'eau qui se déplace dans les tubes 
soit à l'origine, quand l'eau descend, d'une force de succion ... tout 
comme la pression à l'intérieur d'une seringue bouchée diminue quand on tire le 
piston ... ou, analogie plus proche encore, comme ce qui se passe dans une 
"pompe de Humphrey", dont le fonctionnement est justement basé sur l'énergie 
cinétique qu'acquiert de l'eau poussée dans une canalisation par l'explosion 
d'un mélange de gaz ... (ici notre "explosion" serait la flash vaporisation 
de l'eau ...). 
 
  Remarque : se pose la question de la quantité d'eau vaporisée à chaque cycle. Deux approches sont possibles. Le pif ferait dire 5 à 10% de la quantité vaporisée primairement. En considérant que 0,9 mg sont vaporisé lors de la mise en route (voir fin de "1-Démarage"), 10% donne quelque chose de l'ordre de 0,09 mg (soit 90 µg, soit moins de 1/10eme de mm3 !). 
  Seconde approche : si on ne tient pas compte des phénomènes liés à l'élasticité de la vapeur, on pourrait dire que l'on va considérer le volume correspondant à la course du piston liquide (7 à 10 mm) comme résultant de la formation de vapeur à chaque cycle. Dans ce cas, le volume de vapeur produit est de 0,05.10-3 L (rayon tube = 1,125mm, course = 10mm). On utilise le rapport des volumes "vapeur à 100°C/eau" (= 1700) => le volume d'eau liquide vaporisée correspondant au volume décrit par l'interface à chaque cycle est de 2,9.10-8 L soit en arrondissant 3.10-5 mL soit encore 0,03 mg (ou encore 0,03 mm3, soit quelque chose comme 3% de l'eau primairement vaporisée, soit 0,0018 % de la quantité d'eau présente dans le seprentin avant mise en route). 
 Bref, dans les deux cas on trouve des volumes relativement infimes... 
  Mais qui "collent" bien avec le fait que Slater Harisson fait fonctionner des moteurs qui ne sont mis en route qu'après avoir été remplis, puis vidés pour ne laisser que quelques gouttes d'eau à l'intérieur. 
 3) Résumé :
 
 
  Le 
serpentin est plein d'eau 
 
  L'eau chauffe 
 
  Une (très) petite 
partie de l'eau est vaporisée (0,06% dans le cas présenté ici) 
 
  Le reste de l'eau est repoussé 
dans les tubes 
 
  Il arrive un moment où cette vidange s'arrête car l'eau qui pourrait 
donner de la vapeur n'est plus dans les conditions où cela est possible (on n'a 
plus 100°C) et la vapeur déjà formée ne s'expand pas plus qu'elle ne l'a déjà 
fait, par suite de stabilisation de la température des spires (équilibre entre 
chauffe et dissipation dans l'air). 
 
  Une partie de la vapeur formée 
se re-condense à l'interface liquide/gaz (qui se trouve dans des conditions le 
permettant) ... La quantité de matière en phase gazeuse diminue, la 
pression diminue en conséquence (PV=nRT) (Rmq : nous somme en système ouvert, la diminution de pression est immédiatement compensée par P atmo => P est une "pseudo-constante" => c'est V qui diminue) 
 
  La dépression ainsi formée 
devient (plus ou moins vite) assez importante pour vaincre les forces qui 
retiennent l'eau vers la bas des tubes ... l'eau remonte alors. 
 
 
  L'eau 
qui remonte arrive en contact avec une partie "très chaude" du serpentin. 
 
  Une petite 
quantité d'eau est brusquement vaporisée ... entraînant une augmentation 
rapide de la pression qui repousse l'eau dans les tubes, avec une "grande" 
vitesse. 
 
  Re-condensation à l'interface et (surtout ?) énergie cinétique de l'eau 
sont à l'origine d'une force de succion (dépression) qui s'exerce rapidement sur 
l'eau éjectée. 
 
  De l'eau remonte, se vaporise brusquement (estimation : environ 3% de la quantité de vapeur primairement formée, soit 0,0018 % de la quantité d'eau présente dans le seprentin avant mise en route), etc. etc.
 Où l'on cause de deux ou trois obs supplémentaires :  Si on chauffe 
trop, nous l'avions déjà vu avec le pop-pop en laiton, le fonctionnement est 
entrecoupé d'à-coups. On peut maintenant constater de visu que si la chaudière 
chauffe plus (flamme plus importante) l'oscillation est plus erratique, avec par 
moment de grands mouvements d'eau dans le tube. 
  D'autre part, il est 
(communément ?) admis que le bateau avance car il y a une dissymétrie entre 
l'expulsion, qui se fait selon la seule direction du tube de sortie, sous forme 
d'un jet, et l'aspiration de l'eau qui se fait sans direction préférentielle, et 
même dans de multiples directions autour de l'extrémité du tube. Cela semble une 
bonne explication, les autres paramètres envisagés semblant jouer un rôle 
négligeable (dissymétrie de la coque, etc.). 
 
  Enfin, "pour voir", nous avons 
essayé de boucher une des deux extrémités. Du côté bouché, de l'eau reste dans 
le tube jusqu'aux environs du début de la torsion du serpentin, de l'autre, on 
observe une oscillation "normale". Cela va bien dans le sens de la réalisation 
de "moteurs" fonctionnels avec une simple chambre cylindrique assortie d'un tube 
de plus faible diamètre en guise de sortie.
 Où l'on conclut prudemment :  Il est 
certain que ces p'tites manips ne concernent qu'un seul exemplaire, mais comme 
il est vrai que tous (ou presque tous ?) les serpentins réalisés 
fonctionnent, on peut penser que le cycle qui s'établit est toujours assez 
similaire à celui observé dans notre cas. 
 
  Il est également évident que 
je ne prétends pas ici résoudre un mystère ... Je pense que d'autres ont 
très probablement déjà envisagé la chose ... peut-être même que ce que je 
raconte a déjà été écrit ... mais je n'en ai pas connaissance et j'ai juste 
essayé de réfléchir ... Correctement ?? J'espère ! ... Mais je n'en 
suis pas certain .... et reste ouvert à toute remarque, critique et 
autre ... 
 
  Bon, voili voilà... je n'sais plus trop quoi dire... Ah si ! Il 
reste du boulot pour essayer de réaliser un serpentin qui soit le plus efficace 
possible (augmentation de l'amplitude en particulier), alors... à vos tubes et 
amusez-vous bien !!
 Avril 2003Révision 1 : Mars 2005
 Révision 2 : Decembre 2006
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